Interview de Michel Dubromel, président de FNE
Quelle est l’implication de France Nature Environne- ment et de ses associations adhérentes en matière de logistique urbaine ?
France Nature Environnement, la fédération française de 3500 associations de protection de la nature et de l’environnement, s’implique sur le sujet du transport de marchandises en ville sous l’angle environnement et santé publique par le biais de son réseau « Transports et Mobilités Durables ».
Ainsi, nous participons aux travaux du CDKL depuis plusieurs années et avons publié avec l’Ademe en 2010 un guide « Logistique urbaine : agir en- semble » à destination des élus et professionnels. Nous collaborons également avec Voies Navigables de France depuis 2014 pour promouvoir la logistique urbaine uviale, via la réalisation de plaquettes d’in- formation et l’organisation de manifestations à Paris, Lyon, Strasbourg, Nancy et Lyon en 2019.
En n, nous sommes impliqués depuis l’origine dans la démarche Certibruit, qui concilie livraison nocturne, tranquillité des riverains et bonnes performances économiques et environnementales. Cette dernière fait l’objet d’un label et chaque année, un colloque national dédié est organisé avec le concours de la mairie de Paris.
Le projet de Loi d’Orientation des Mobili- tés doit être bientôt discuté au Parlement. Quelles sont vos attentes pour le trans- port de marchandises en ville?
La Loi d’Orientation des Mobilités a intégré en cours de route le transport de marchandises en ville. Pour FNE, il est indispensable d’impliquer les autorités locales dans l’organisation de cette activité « d’intérêt public », en particulier avec le développement fulgurant de la livraison à domicile, devenue un service urbain de base. Les nouveaux plans de mobilité (ex PDU) devront mieux intégrer cette dimension en associant également les professionnels et associations locales. De même, les plans locaux d’urbanisme intercommunaux (PLUI) doivent prévoir l’affectation d’un foncier spéci que pour améliorer l’organisation des filières logistiques en cœur de ville, comme l’a fait la mairie de Paris. Ceci facilitera la distribution sur le dernier kilomètre avec des véhicules à faible impact fonctionnant au biogaz ou à l’électricité. Dans cette optique, une incitation nancière (aide à l’achat, amortissement accéléré, etc.) peut être intégrée à la loi.
L’enjeu de santé publique est conséquent, puisque la recherche estime que 30% de la pollution urbaine issue des véhicules provient de la logistique, sans par- ler du temps perdu par des voiries encombrées ou du risque pour les piétons et cyclistes. De plus, la même quantité de marchandise peut être livrée en utilisant a minima 30% de véhicules en moins.
En résumé, avec un peu de volonté politique, la logis- tique urbaine béné cierait à coût constant d’améliora- tions importantes et à court terme en termes d’ef ca- cité économique, d’environnement et de santé publique.