Interview de Louis Nègre, président du GART
Quelle est l’implication du GART et de ses collecti- vités adhérentes en matière de logistique urbaine ?
Le sujet du transport de marchandises en ville est un enjeu central pour les élus locaux. Depuis la loi sur l’air et l’utilisation rationnel de l’énergie (Laure) de 1996, la logistique urbaine est l’un des objectifs obligatoires assignés au Plan de déplacements urbains (PDU). Si la première génération de PDU post-loi Laure traitait de manière assez super cielle le sujet, les PDU réalisés ces 15 dernières années intègrent un volet marchandises plus complet (diagnostic, études spéciques logistique urbaine, actions sur la réglementation...). Malheureusement, seulement 20% des préconisations des PDU liées à la logistique urbaine étaient réellement mises en œuvre. Ce constat est le reflet d’une réalité encore plus complexe pour les colis dont il faut avoir conscience. On avance moins vite sur les enjeux de transports de marchandises que sur le transport de personnes. Pour autant, à l’heure où la mobilité connaît des ruptures technologiques (nouveaux usages, outils connectés, véhicule autonome...) et institutionnelles (avènement du binôme régions-AOM locales), le secteur de la logistique urbaine devrait connaître, je l’espère, un véritable dynamisme.
Le projet de Loi d’Orientation des Mobili- tés doit être bientôt discuté au Parlement. Quelles sont vos attentes pour le transport de marchandises en ville ?
Le GART a été très largement mobilisé dans le cadre du travail de préparation de ce projet de loi : nous avons participé à la plupart des réunions organisées dans le cadre des Assises de la mobilité puis siégé au comité miroir qui a donné son avis technique sur les grandes mesures proposées. Le GART a également animé des réunions entre les associations d’élus et le Gouvernement. En dépit de cette concertation qui a été saluée par toutes les parties prenantes, les arbitrages survenus l’été dernier ont abouti à un large remaniement du texte. Si un certain nombre de mesures importantes ont été préservées (ouverture des données, plan vélo etc...), d’autres ont été complexi ées et/ou édulcorées (gouvernance, transition énergétique ...). C’est pourquoi nous allons proposer au Parlement des aménagements substantiels par le biais d’une quarantaine d’amendements visant à réintroduire le texte de juillet 2018 qui avait fait consensus parmi les parties prenantes.