COP21: les solutions locales pour un accord global
Il y a déjà plusieurs années que la France prépare cet événement. En 2013, Jean-Marc Ayrault, alors Premier ministre, avait confié une mission aux sénateurs Ronan Dantec et Michel Delebarre sur le rôle des collectivités territoriales dans la perspective de la Conférence Paris Climat 2015. La conclusion du rapport remis à Pascal Canfin, alors ministre délégué chargé du Développement, était sans appel: « les élus locaux sont en première ligne face au changement climatique ». De fait, le Sommet Mondial Climat et territoires du 1er juillet à Lyon en présence du Président de la République est venu confirmer cette place essentielle.
En début d’année, la feuille de route présentée par le Premier ministre Manuel Valls, le 4 février dernier au Conseil national de la transition énergétique aux côtés de Ségolène Royal comportait 3 volets : la Conférence Paris Climat 2015, les transports et mobilités durables ; la santé et l’environnement. En ouverture de l’événement « la France s’engage pour le Climat » qui s’est tenu à l’Elysée le 10 septembre dernier aux côtés de ses ministres, d’agents économiques, d’ONG, et de la société civile, il a par ailleurs indiqué que « La loi sur la transition énergétique pour la croissance verte est le vaisseau amiral de notre action. »
Pourtant, l’articulation entre cette loi et les élus locaux est là encore primordiale. A quelques jours des régionales qui décideront des nouveaux exécutifs qui mettront en musique par leur politique de transports cette impérieuse nécessité d’orienter nos sociétés vers une mobilité durable, le CVE a souhaité rappeler l’importance des territoires dans cette transition en se rapprochant de l’ONG R20 Region for Climate, créée par Arnold Schwarzenegger, et aujourd’hui présidée par Michèle Sabban, conseillère régionale d’Ile-de-France. La signature d’un partenariat aux côtés du Président du CESE Jean-Paul Delevoye cet été acte la volonté du club de travailler aux côtés des régions du monde en ce sens.
De fait, les propositions des candidats aux régionales en faveur d’une mobilité plus respectueuse de l’environnement sont (enfin !) omniprésentes. Prenons pour exemple l’Ile-de-France : S’il était élu, Claude Bartolone (PS) entendrait « accompagner la sortie du diesel » par « une prime régionale à la casse » toute en favorisant l’autopartage, Valérie Pécresse (LR) établirait « un partenariat pour inciter les maires à favoriser les véhicules propres », et appuierait le développement du véhicule électrique et le financement du déploiement des infrastructures de recharge, tandis qu’Emmanuelle Cosse (EELV) proposerait « des aides à l’achat de véhicules propres pour les plus modestes », « la mise en place de voies dédiées aux véhicules propres et sobres sur autoroutes et grands axes », et développerait « 40 000 bornes GNV et électriques avant 2020. »
Une belle synthèse des propositions portées par le club depuis des années. Espérons que ces engagements seront rapidement mis en œuvre par les nouveaux conseils régionaux. Pour reprendre les termes de Manuel Valls, « il n’y a plus un instant à perdre, il y a urgence et c’est la responsabilité de cette génération que de préparer un monde différent pour la ou les générations qui suivront. »
La rédaction du Forum