Alain Vidalies, Sécrétaire d'Etat aux Transports
Le 8 juillet dernier a eu lieu la Conférence Nationale Logistique, quelle était l’ambition de cette conférence ?
La logistique représente pour notre pays 1,8 millions d’emplois et 10% de son PIB. Les chiffres sont là : c’est un secteur majeur pour la France, dans lequel nous comptons beaucoup d’atouts, mais aussi des leviers pour encore nous améliorer. C’est pourquoi j’ai souhaité en début d’année que nous nous engagions dans une large consultation, partant concrètement des besoins des entreprises et des réalités des territoires. C’était inédit, mais indispensable. Et la conférence nationale de juillet, qui a réuni plus de 300 acteurs, a permis de faire le bilan de ces six mois de concertation. Mais ce n’est qu’une étape : j’entends désormais pérenniser cette démarche de dialogue entre l’Etat, les collectivités et les entreprises.
Quelles sont les principales conclusions du rapport remis à l’issue des ateliers de préparation en matière de logistique urbaine ?
Dans un contexte de densification des villes, la logistique urbaine, souvent appelée livraison du dernier kilomètre, soulève de nombreuses questions économiques et environnementales. L’enjeu central est celui de la performance logistique liée à l’implantation des plateformes, pour que les flux de marchandises entrent et sortent dans les meilleures conditions dans les villes. Avec le développement du e-commerce, la livraison à domicile n’a fait qu’accroitre ces flux vers les domiciles. Le rapport de Michel Savy qui m’a été remis en mars dernier préconise une gouvernance spécifique de la logistique urbaine, pour un dialogue optimal entre la grande diversité d’acteurs privés et les acteurs institutionnels. D’ailleurs, à ce titre, le ministère a proposé à l’ensemble des parties prenantes un cadre national pour la logistique urbaine. C’est une première étape. Le développement de centres de distribution urbaine, proches des lieux de livraison, est une autre piste avancée.
Vous avez annoncé la présentation d’une stratégie nationale France Logistique 2015 d’ici la fin de l’année quelle en sera la teneur ?
Cette stratégie a un point de départ : la concertation. Et elle porte un objectif : faire de la France un pays leader de la logistique. Je vois quatre grandes orientations. D’abord, optimiser les flux logistiques et les infrastructures de transport. C’est le sens de l’appel à projet que j’ai lancé afin de financer des projets de R&D en la matière. Ensuite, renforcer l’attractivité des métiers et développer les formations, notamment pour les adapter pleinement à la transition numérique et à l’automatisation de certaines fonctions. Troisièmement, harmoniser et simplifier notre règlementation, en s’inscrivant dans le grand plan du gouvernement pour la simplification. Enfin, préparer la logistique de demain : à la fois aux modèles économiques qui évoluent, à la transition numérique qui révolutionne les métiers, et à la transition énergétique qui s’impose à nous. Ce sont là de formidables défis. A nous de jouer, collectivement !
La rédaction du Forum