Jean-Paul Rival, DG adjoint de Concerto
En tant que spécialiste de l’immobilier logistique et membre fondateur du CDKL, quels sont, selon vous, les défis en matière de foncier logistique pour la gestion du dernier kilomètre ?
L’immobilier logistique est la conséquence d’un process dont l’objectif est d’améliorer la performance des opérations. Le dernier kilomètre doit s’inscrire dans cette démarche, à savoir d’abord définir une solution opérationnelle permettant d’assurer le service dans des conditions durables, puis en tirer les conséquences en matière d’immobilier et d’optimisation de surface. C’est de cette réflexion qu’est né le modèle URBISMART.
Vous lancez ce mois-ci un projet à Bordeaux pour l'optimisation des flux de marchandises sous l'entité URBISMART. Pouvez-vous nous en dire davantage sur la nature de ce projet et son caractère innovant?
URBISMART entre en phase opérationnelle le 14 Septembre à Bordeaux. L’idée est de faire tomber les silos entre les acteurs pour réinventer la chaîne logistique globale depuis les centres de distribution des enseignes jusqu’au cœur des villes dans une approche mutualisée, multi-chargeurs, multi-prestataires logistiques et multicanal.
En pratique, URBISMART massifie et mutualise les flux des enseignes vers des plateformes péri-urbaines. Ces flux BtoB et BtoC agrégés optimisent le remplissage des véhicules suivant le principe « 1 camion dans 1 rue ». Le camion stationne en un seul endroit afin de livrer les boutiques de plusieurs enseignes et les clients internet jusqu’à ce qu’il soit totalement vidé avec, le cas échéant, un relais par véhicules électriques, livreurs à vélo…
URBISMART permet de rendre un service accru, avec une structure de coûts optimisée. Ainsi par trajet, le service piloté par un interlocuteur unique offre une augmentation des fréquences de livraisons, l’accès à des services nouveaux, comme la collecte des retours ou des déchets, et une traçabilité totale.
Agissant comme un tiers de confiance fédérateur et neutre, URBISMART propose de déployer une communauté ouverte aux règles transparentes, fondement d’un nouveau modèle d’affaires, où la totale confidentialité des données est assurée à chacun et un traitement équitable se fait au bénéfice de tous.
Quelles sont, selon vous, les principaux obstacles à la mutualisation du transport logistique ?
Le monde du transport est fragmenté et très concurrentiel. Chaque acteur est dans une logique de survie et de prise de part de marché à ses concurrents. Dans ce contexte, personne n’est prêt à partager des flux ou des informations, ce qui rend toute tentative de mutualisation très difficile, au-delà de celle effectuée par chaque prestataire pour ses propres clients. Or la mutualisation, pour être efficace, doit se faire à grande échelle… d’où notre nouveau modèle de tiers de confiance organisateur de flux pour arriver à procurer une valeur ajoutée nouvelle à chaque partie (chargeurs, prestataires, collectivités) tout en assurant les livraisons du dernier kilomètre.
La rédaction du Forum
